QUELQUES EXPLICATIONS...?

Nycée, assise sur le rebord de l'une des fenêtres de la bibliothèque, sortit une petite boîte métallique de sa poche et l'ouvrit. Celle-ci contenait des comprimés qu'elle devait prendre depuis quatre ans maintenant. Quatre longues années où elle avait dû quitter la Garde Absynthe. Tous croyaient qu'il s'agissait d'un renvoie, malgré le fait qu'ils aient accepté de la garder à la bibliothèque, mais ce n'était pas l'entière vérité. Ils avaient préféré qu'elle quitte la garde afin qu'elle se repose. Saleté de maladie, se disait-elle souvent. Que voulez-vous? Elle n'y pouvait rien. Attrapant l'un des comprimés, elle l'avala avec un peu d'eau. La journée toucha déjà à sa fin et bientôt, elle devra quitter la bibliothèque.

L'Ondine se leva donc et reprit son boulot. Elle rangea les différents ouvrages qui étaient éparpillés sur les tables avant de passer le balais. Une fois qu'elle eut vérifiée si tout était en place, elle quitta la bibliothèque après avoir fermée la porte derrière elle. Nycée se promena un moment dans les couloirs du quartier général, le caisson de son violon entre les mains. Dès qu'elle le pouvait, elle se rendait dans le jardin, là où elle jouait un peu de cet instrument pour se changer les idée. Bien que le médecin lui déconseillait fortement de passer du temps à l'extérieur, elle ne l'écoutait guère. Elle n'avait pas envie de rester enfermée toute sa vie à l'intérieur. Un peu d'air frais était toujours agréable après tout.

Après avoir traversé les couloirs, Nycée se rendit dans le jardin où il n'y avait personne. Le soleil était sur le point de se coucher et plusieurs gardes étaient rentrés dans leur dortoir. Déposant le caisson sur un banc de pierre, elle l'ouvrit et en sortit l'instrument. Pendant quelques minutes, elle l'accorda avant de se lever et de se positionner. Elle se mit alors à jouer, les notes virevoltant au gré de la brise qui caressait doucement sa peau. Ses yeux se fermèrent alors qu'elle était en train de jouer, se laissant alors emporter par la mélodie. Elle ignorait alors que quelqu'un s'approcha du jardin et que cette personne ne lui était guère inconnue...

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

Ezarel n'avait pas pour habitude de sortir du QG le soir. Lorsqu'il finissait son travail au laboratoire d'alchimie, l'elfe se dirigeait en général vers le garde-manger, puis il passait par les douches et terminait simplement par rejoindre sa chambre. S'il aimait tout particulièrement regarder le ciel changer progressivement de couleur à mesure que le soleil tombait à l'horizon, il n’appréciait néanmoins pas spécialement d'être à l'extérieur quand la température chutait et que les chemins s’obscurcissaient. Il préférait être au chaud, posé dans sa chambre sans personne pour perturber un repos bien mérité après une journée éreintante.

Pourtant, Ezarel sortait certains soirs. S'il n'avait pas pu sortir en journée pour faire le tour du marché ou simplement se promener au refuge d'Eel et dans les allées, alors il le faisait le soir avec quelques couches de vêtements en plus. Ce n'était pas si désagréable, après tout. Les jardins étaient vides, calmes...
Ce qui l'avait traîné dehors cette fois-ci, c'était qu'il devait passer au marché pour faire le plein de nourriture pour son familier. Son Pimpel, vulgairement surnommé Pim', avait dévoré les dernières fleurs de lotus la veille et lui avait vite faire comprendre qu'il avait faim. Ezarel n'avait clairement pas eu envie de sortir, mais il avait finalement cédé.

En marchant dans les allées, un paquet de fleurs sous le bras, un son avait attiré son attention. Il avait tendu l'oreille et s'était instinctivement dirigé vers le jardin, d'où provenaient les notes de musique. Trop curieux, il n'avait pas résisté à l'envie de savoir qui pouvait jouer si bien de cet instrument.
Il sourit en reconnaissant la violoniste de loin. Mais bien sûr, ce ne pouvait être qu'elle. Qui d'autre ici jouait si bien du violon ? Il la voyait danser avec la mélodie comme si elle ne faisait qu'un avec sa musique. Ezarel s'approcha d'elle mais resta silencieux, savourant chacune de ces notes jouées. Il aimait tant le violon. Et Nycée en jouait si bien.

Lorsqu'elle cessa de jouer, l'elfe aux cheveux bleus s'approcha un peu plus d'elle, venant doucement dans son dos. Son sourire n'avait, pour une fois, aucune marque de moquerie. Loin de là.

Tu viens souvent ici pour jouer ? Tu n'as pas froid ?

QUELQUES EXPLICATIONS...?

Nycée joua encore pendant quelques minutes, se laissant tout simplement emporter par la mélodie. Elle ignorait jusqu'à maintenant que quelqu'un l'écoutait. Il fallait dire qu'elle était tellement absorbée par ce qu'elle faisait qu'elle ne se préoccupait pas vraiment de ce qui l'entourait. Lorsqu'elle eut finalement terminé, elle passa doucement les bras en souriant. Cela faisait si longtemps qu'elle n'en avait pas joué. Dès qu'elle cessa de jouer, une voix se fit entendre dans son dos. Sursautant, elle se retourna vivement vers l'origine de la voix et écarquilla les yeux en reconnaissant l'elfe.


 

▬ Ezarel! s'exclama-t-elle sous la surprise.

La jeune femme ne s'attendait pas du tout à voir son ancien camarade de la Garde Absynthe. Malgré toute les taquineries que faisait Ezarel, elle l'avait toujours admiré et apprécié. D'autant plus qu'il était désormais le chef de leur garde. Quand remontait la dernière fois où ils s'étaient parlés? Probablement un long moment. Néanmoins, cela lui faisait plaisir de l'apercevoir et un sourire illumina son visage.

▬ Je ne me caches pas tu sauras. Je voulais seulement trouver un endroit tranquille pour jouer. Mais que fais-tu ici, d'ailleurs? Tu n'es pas du genre à aimer la fraîcheur du soir il me semble.

Elle pencha doucement la tête sur le côté, plongeant son regard noisette dans celui de l'elfe. Puis, elle s'éloigna légèrement pour se diriger vers le banc. Elle rangea son violon ainsi que son archet dans le caisson avant de le fermer. Ajustant sa chaude veste, Nycée se retourna à nouveau pour observer son ami. Celui-ci n'était pas au courant de la véritable raison de son renvoie et elle espérait, au fond d'elle-même, qu'il ne lui en reparlerait pas. Elle ne souhaitait pas l'inquiéter, bien qu'il avait le droit de savoir. Après tout, il était devenu un chef, n'est-ce pas?

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

Ezarel afficha un grand sourire en la voyant sursauter. Il avait toujours aimé ça, apparaître comme par magie dans le dos des gens pour les surprendre et voir la tête qu'ils pouvaient bien tirer. Ça l'amusait beaucoup. Même Nycée, pour qui il ressentait une très grande sympathie - et certainement plus que n'importe qui de la Garde d'Eel -, avait droit à ces petits jeux cruels. Pendant un moment, il l'avait même appelée "l'Algue". Certainement par rapport à ses cheveux (ce qui n'était pas très malin, puisque les siens étaient de la même couleur) et à sa race... Mais à mesure que leur relation évoluait et grandissait, il avait fini par arrêter ses bêtises et se montra tout aussi respectueux avec elle qu'elle l'était avec lui. Nycée était pour Ezarel une grande amie, quelqu'un à qui il pouvait se confier, avec qui il pouvait rire et travailler en confiance. Et puis elle est partie. Il ne l'a jamais vraiment compris et n'a jamais réellement cherché à comprendre pourquoi, mais la jeune femme avait fini par quitter la Garde Absynthe. On avait longtemps parlé de renvoi, mais Ezarel ne comprenait pas pour quelle raison Nycée aurait pu être renvoyée...

Ils s'étaient donc éloignés, ils ne se voyaient plus beaucoup si ce n'est plus du tout. Jusqu'à ce qu'Ezarel apprenne que Nycée travaillait dorénavant à la bibliothèque de la Garde. Mais, même s'ils étaient toujours amis, leur relation semblait avoir changé. Du moins, c'est ce dont Ezarel avait l'impression. Il était maintenant chef de la Garde Absynthe, il avait des responsabilités plus grandes et un travail plus important et Nycée passait le plus clair de son temps parmi les bouquins. L'elfe avait l'impression qu'ils s'étaient beaucoup éloignés, alors il avait fini par vraiment y croire.

C'est pourtant l'impression que tu donnes, on ne te vois jamais.

Il sourit à nouveau, chassant de son esprit ses mauvaises pensées. Puis il haussa les épaules en lui montrant la sacoche qu'il avait sous le bras, pleine de fleurs de lotus.

Je n'aime pas trop, c'est vrai, mais mon familier avait besoin de se nourrir...

Si Ezarel ne se trompait pas, Nycée devait elle aussi être l'heureuse propriétaire d'un Pimpel. Elle devait alors savoir que ces petites bêtes savaient parfaitement comment faire regretter cette négligence à leurs maîtres. Il soupira à cette idée et, en la voyant réajuster sa veste, Ezarel l'imita. Le froid lui piquait le visage et un frisson lui parcouru l'échine. L'elfe baissa les yeux vers le banc pour regarder le caisson dans lequel Nycée avait rangé son instrument.

Tu viens souvent ici pour jouer ? Tu n'as pas froid ?

Il grimaça en imaginant la jeune femme venir régulièrement aux jardins le soir pour trouver un peu de tranquillité dans ce froid. Brr.

QUELQUES EXPLICATIONS...?

Nycée observa la saccoche qu'il avait sous le bras et sourit. Il était vrai que les Pimpels, s'ils étaient affamés, le faisaient rapidement remarquer à leur maître. Heureusement pour elle, sa petite Yuna n'était pas vraiment gourmande et, de toute façon, la jeune femme en prenait grand soin. C'était donc très rare qu'elle oubliait d'aller lui chercher à manger. Le pauvre Ezarel! Le sien avait dû lui faire regretter amèrement de l'avoir négligé. Son sourire se transforma en un sourire amusé lorsqu'elle essayait d'imaginer la scène qui devait sûrement être amusante. C'est alors que l'elfe lui demanda si elle venait souvent dans le jardin pour jouer. Elle se mit à rire légèrement, passant une main sur sa nuque.


 

▬ Hum... Eh bien, oui. D'habitude il fait plus chaud quand je décide d'en jouer, mais... J'avais besoin de me changer les idées.

L'Ondine soupira longuement, comme si elle était découragée. En fait, elle l'était quelque peu. Découragée de devoir prendre ses médicaments à tous les jours. Découragée d'être tombée malade et d'avoir dû quitter la Garde Absynthe. Elle aimait tant travailler là-bas, mais le destin en avait décidé autrement. Parfois, elle se demandait si cette maladie n'était pas en lien avec la fragmentation du Cristal. Si celui-ci ne s'était pas brisé, serait-elle dans cet état? Nycée serra les poings, perdue dans ses pensées. Ce fut un frisson qui lui parcouru le dos qui l'a ramena à la réalité. Attrapant le caisson de son violon, elle prit le bras de l'elfe et commença à marcher, lui souriant.

▬ Allez, viens! Allons-nous réchauffer avant d'attraper froid!

En fait, elle ne lui laissait pas vraiment le choix. L'entraînant toujours, elle se dirigea vers l'intérieur du quartier général. Une fois qu'ils eurent traversés la porte, Nycée soupira de bien-être. Il faisait décidément plus chaud à l'intérieur, ce qui était agréable. Libérant finalement Ezarel de son emprise, elle éternua et un nouveau frisson lui parcourut le corps. Elle espérait seulement qu'elle n'était pas en train d'attraper un rhume. Et puis, c'était quoi cette idée d'aller jouer dehors à une telle température?

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

Ezarel fronça les sourcils. S'il pouvait parfaitement comprendre le besoin d'isolement de son amie, il était totalement contre l'idée qu'elle passe son temps dehors dans le froid. Il ne voulait pas qu'elle tombe malade. Déjà, parce que ce serait à lui de confectionner ses médicaments, mais surtout parce qu'elle était son amie et qu'il ne voulait pas la voir malade. Il s'apprêtait à le lui faire comprendre par une de ses remarques piquantes quand un geste de Nycée le fit se crisper. Elle venait de lui attraper le bras. L'elfe baissa des yeux ronds vers le bras de la jeune femme et fit un effort monumental pour ne pas se dégager. Il n'aimait tout simplement pas les contacts physiques. Il y a des gens très tactiles, Ezarel ne l'était pas du tout. Il ne supportait pas ça. En temps normal, il aurait dégagé la personne avec quelques insultes, mais il s'agissait là de sa plus grande et plus chère amie... Alors quand Nycée lui prit le bras pour le mener vers l'intérieur du QG, il prit sur lui pour faire comme si de rien n'était en s'efforçant de suivre son pas rapide, même si elle sentait certainement ses muscles tendus contre elle.

A l'intérieur et lorsqu'elle le lâcha, Ezarel ne se détendit pourtant pas. Nycée éternua. Il la fixa et ne pu s'empêcher de cracher son venin avec un sourire entre l'amusement et la moquerie :

Évite de tomber malade, on n'aurait pas le temps de te soigner.

Ce n'était pas vraiment méchant, juste une petite pique à la Ezarel. Il fallait avoir l'habitude, tout simplement. Quelqu'un qui ne le connaissait pas aurait eu envie de lui coller une droite, mais quand on le connaissait bien... En réalité, si Nycée s'avérait avoir d'autres symptômes dans la soirée, l'alchimiste montrait les marches quatre à quatre jusqu'au laboratoire pour aller lui confectionner rapidement ce dont elle aurait besoin. Il suffisait qu'elle le lui dise.


HRP : Désolé, c'est vraiment court.. :'c